Sunday 24 November 2013

Strasbourg : une ville de paix



La capitale d’Alsace, Strasbourg, est maintenant le cœur de l’Europe, pas seulement à cause de sa situation centrale, mais aussi à cause d’être le siège de plusieurs institutions très importantes de l’Europe : le Conseil de l’Europe, le Court Européen des droits de l’homme, le Parlement Européen...

Comment cette petite ville est devenue la capitale de l’Europe ? Cette transformation est très logique, si on regarde l’histoire de la région. La plupart des guerres en Europe continentale ont été battues entre la France et l’Allemagne, et Alsace a passé d’un pays à l’autre si souvent, que la région est devenue parfaitement biculturelle. Et qui pourrait peut servir mieux comme un symbole de l’Europe unifiée et paisible sinon Alsace qui a tant souffert et qui a intégré les deux cultures qui semblaient inconciliables? 


 Le biculturalisme à Strasbourg est évident partout. Les cafés d’élégance français coexistent avec les brasseries très allemandes. Ici, on sert la longe de porc avec « sauerkraut », et celle que j’ai eue a Strasbourg m’a semblé beaucoup plus authentique que celle en Allemagne. Pour les boissons, vous avez toujours le choix: les vins alsaciens qui sont respectes en France et partout dans le monde, mais aussi la bière d’un gout allemand, même weizenbier, la bière fait du blé. Parmi les Strasbourgeois plus âgés il ya aussi beaucoup des gens qui parlent l’allemande comme la langue première. La jeunesse, comme presque partout en Europe, parle plusieurs langues européennes.

Même du point de vue d’architecture cette ville démontre coexistence de deux cultures. Une partie du centre historique s’appelle La Petite France.

Petite France

L’extension allemande de la ville s’appelle Neustadt et un exemple du style néo (néo-renaissance, néo-gothique, néo-classique) ainsi que du style art nouveau ou Jugendstil.

Neustadt
Cependant, le quartier où se trouvent les institutions européennes est un exemple d’architecture contemporaine, très différente de celles de deux centres de Strasbourg historique.

Parlement Européen


Pour moi, la perle de Strasbourg, c’est sa cathédrale célèbre. Le premier soir à Strasbourg, je viens de descendre de la navette de l’aéroport et je suis en train de chercher mon hôtel. Je demande les directions à un passant. Il me sourit : « Mademoiselle, ici, à Strasbourg il faut toujours chercher la tour de notre Cathédrale, elle va vous guider ! J’espère que vous la visiterez demain ? »

La cathédrale de Strasbourg est une de plus belles cathédrales gothiques en Europe. Avec ses 142,11 mètres, elle est actuellement la deuxième plus haute cathédrale de France après celle de Rouen. Elle est aussi la deuxième cathédrale la plus visitée de France après Notre-Dame de Paris. Ses fondations ont été mises en 11e siècle, et la construction durait jusqu’au 15e siècle. Environ deux dizaines de maîtres d’œuvre (français et allemands) se sont succédés dans cette construction. La cathédrale a survécu les guerres entres les nations et les religions, car Alsace,  similairement au reste de l’Europe, était déchirée par les guerres des catholiques et des protestantes.

 
La cathédrale de Strasbourg
La beauté de cet édifice est stupéfiante : soit les ornements de l’extérieur, soit les vitraux, soit le spectacle de l’horloge astronomique. J’y ai passé les trois heures libres que j’avais ce matin-là, et je suis revenu le prochain jour. Et encore une fois avant quitter Strasbourg. Les siècles de construction, l’accumulation de meilleures traditions de l’architecture, peut-être aussi la force de croissance en Dieu, ayant gardé tout cela, la Cathédrale de Strasbourg va vous guider a travers l’histoire de l’Europe. L’Europe détruite et reconstruite, l’Europe en guerre et en création culturelle, et l’Europe réconciliée d’aujourd’hui. 
L’horloge astronomique


… Et dans les petites rues du quartier de la Petite France vous allez toujours entendre un vieux limonaire qui joue une vieille chanson allemande « Oh du lieber Augustin » succède par l’hymne français, la Marseillaise (originalement intitulé « Chant de guerre pour l'Armée du Rhin » et créé ici, en Alsace). Strasbourg, que tu sois toujours la ville de paix !

Saturday 23 November 2013

Les légendes urbaines: Saint-Pétersbourg



Chaque ville du monde a ses propres légendes, ses propres endroits magiques, les petits rites qui doivent vous apporter de la bonne chance, qui surement vont réaliser tous vos souhaits et rêves.
Mais la capitale ancienne de la Russie, Saint-Pétersbourg, peut prétendre être la deuxième capitale mondiale des légendes, des signes mystiques, des croyances et des superstitions, en cédant le premier prix à Jérusalem.

Jérusalem, ça, c'est bien compris, mais pourquoi Saint-Pétersbourg, vous me demanderez? Bon, c'est en Russie, tout d'abord, et les Russes sont assez susceptibles aux mysticisme et superstition. Deuxième, cette ville a été la scène de plus importants développements historiques de ce pays, ainsi qu’elle est liée inséparablement à presque toute littérature russe, qui a assez de magie en soi. 


Saint-Pétersbourg est à la fois une ville très russe et très non russe. Saint-Pétersbourg a été fondée en 1703 par le tsar Pierre le Grand, le plus grand tsar de Russie, ainsi que le plus controversée. Cette ville était à l’époque un exemple d’architecture très moderne et très urbaine, donc, très différente du reste du pays. La ville est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO, et le grand nombre des fleuves et des canaux ont lui donne le nom de « Venise du Nord ».

Mais quelles sont vraiment ces légendes de Saint-Pétersbourg ? Elles sont liées aux endroits spécifiques, aux sculptures et monuments dont l’abondance est la marque définie de la ville.
Tout d’abord, la légende première est lié au tsar Pierre le Grand lui-même. Son monument, le vrai symbole de la ville, est situe sur le quai de Neva. Le chevalier en cuivre, comme il est appelé par les Russes, est connu comme le gardien de la ville. On dit que si pendant une nuit blanche (et dans cette ville nordique, les nuits sont blanches pendant deux mois en été) , on approche le Chevalier en Cuivre, on peut le voir bouger. Et si cela vous est arrivé, vous pouvez demander le Chevalier de réaliser un de vos souhaits, car le fantôme de tsar est tout-puissant.

Le Chevalier en Cuivre pendant une nuit blanche

La cathédrale de Pierre et Paul est un endroit mystique pour les étudiants. Pour quelque raison incompréhensible, le tombeau d’empereur Paul assassine pendant un coup d’État, vous apportera de chance a…. vos examens. Donc, avant les examens, les étudiants de Saint-Pétersbourg se dirigent vers la cathédrale pour toucher le tombeau et chuchoter “aide-moi, Paul”. 

La citadelle et la cathédrale de Pierre et Paul


La place, nommée « La Flèche de l’le de Basil » est un endroit spécial pour les jeunes filles qui cherchent un vrai amour. Pour trouver cet amour, la fille doit embrasser un des bas-reliefs de lions ici.


Il est assez mignon, le lion, ne c'est pas?

Et qu’est-ce qu’on doit faire si on s’est déjà trouvé un vrai amour ? D’essayer rester ensemble pour toujours ! Pour cela, il y a un pont spécial, le pont de Bisous. Si un couple s'embrassent sur ce pont, ou, mieux encore, sous le pont, en passant par un bateau, ce couple sera ensemble pour toujours. 
Le Pont de Bisous

Ah, les nombreux Legends de Saint-Pétersbourg! Les griffons aux ailes d'orées, si on touche leurs ailes, on va devenir riche. Les sphinx sur le quai de Neva, on dit que leurs expressions faciales sont gentilles les matins et méchantes les soirs. Même la petite sculpture de Chijique Pijique, un personnage d'une très vieille chanson populaire ! Le petit oiseau Chijique Pijique qui buvait de la vodka sur le quai de Fontanka est aujourd'hui assis sur ce quai de Fontanka. Il vous faut jeter une pièce de monnaie à Chijique, et si vous arrivez à lui toucher la tête, ça y est, encore un souhait sera vous accordé!

Le petit Chijique sans vodka


Je me demande si je vais revenir un jour à Saint-Pétersbourg. Car même si aucun de ces petits trucs magiques fonctionne pour moi, la magie de cette ville me suffit.

Sunday 17 November 2013

Street Art: Banksy

L'art urbain, ou « street art », est un mouvement artistique contemporain lie aux villes et au milieu urbain. Ce mouvement combine divers techniques tels que le graffiti, la réclame, le pochoir, la mosaïque, les stickers, l'affichage voire le yarn bombing ou les installations. C'est principalement un art éphémère, les œuvres n’ont qu’une vie très courte, mais en même temps elles sont vues par un très grand public. 

Parce que les arts urbains existent dans l'espace public, ils sont souvent considérés comme des actes de vandalisme. Même si parfois cette forme d'art mène au vandalisme, les créateurs ne se considèrent pas comme des vandales. Très souvent ils gardent leurs identités en secret. 

Ayant commencé au niveau des quartiers, où les gens de cultures différents cohabitent, l’art urbain aujourd’hui est un mouvement international. Les artistes urbains voyagent d’un pays au pays, d’une ville a l’autre,et ils ont leurs propres réseaux. 

L’artiste urbain le plus connu aujourd’hui est peut-être Banksy. 

 Même si ses œuvres sont déjà incluses dans les galeries et dans les grandes collections privées, notamment celles de Christina Aguillera et Kate Moss, nous, les gens ordinaires qui ne sont pas dans son réseau mondial de contacts, ne connaissons ni le vrai nom, ni le visage de Banksy. Des spéculations sont faites, fondées sur des images prises par des caméras de vidéosurveillance ; on dit qu’il serait originaire de Stoke au Royaume-Uni, serait né en 1974 et se nommerait Robert Banks ou Robin Gunningham. 

Les graffitis de Banksy sont souvent ironiques, poétiques, présentent les messages politiques, antimilitaristes ou antisystème. Ses personnages sont souvent des rats, des singes, des policiers, des soldats, des enfants, des célébrités. 









Les activités des Banksy ne sont pas limitées au graffiti. En 2004, il fait imprimer des faux billets de 10 livres. À la place du portrait de la reine d’Angleterre se trouve celle de Lady Diana. Il change également le « Bank of England » par « Banksy of England ». Il en disperse la plupart lors du carnaval à Notting Hill. Banksy a fondé le projet « Santa's Ghetto » en réalisant des peintures sur le mur de Bethléem et aux abords du camp d'Aida afin de redonner espoir aux habitants palestiniens. En 2005, aidé par d'autres artistes, comme Ron English, un Américain, le mur de séparation prend petit à petit les couleurs d'une toile artistique géante, comme avec l'image de la petite Vietnamienne brûlée au napalm qui tient par la main Mickey Mouse et Ronald McDonald. 

En septembre 2006, Banksy place une poupée gonflable en taille réelle à Disneyland (Californie) qui porte un uniforme orange comme ceux de Guantanamo. La liste de ces installations bouleversantes est longue, Banksy est prolifique, et à mon avis, nous sommes chanceux d’avoir toujours ce regard catégorique, parfois radical sur la vie. 

Banksy a eu plusieurs réussites comme cinéaste, aussi, mais selon moi, c’est son art urbain qui est le plus puissant de ses outils pour communiquer ces messages. Dès octobre 2013, Banksy il réalise des œuvres à New York, mêlant graffitis et installations dans des camions. Il a intitulé ses installations et graffitis à New York « Better Out Than In », et tout ce qu’il est en train de faire à New York se trouve ici. 

Chaque jour le site presente ce que Banksy a fait à New York et, à vrai dire, ce site est devenu une des mes sources préferées, je le visite presque chaque jour!

Sunday 3 November 2013

Le Grand Incendie de Londres


L'image des villes est formée pendant des siècles . Pourtant, une ville peut être complètement détruite par un seul cataclysme . Ce qui sort du cataclysme est toujours différent . Les citoyens traumatisés transfèrent leur traumatisme à la reconstruction de leur ville, parfois en s'efforçant de la faire paraître la même , et parfois - complètement différent. Peu importe comment les effets de cataclysmes sont surmontés , ces événements se mêlent toujours dans l'histoire de chaque ville , dans la mémoire collective de ses habitants , en changeant subtilement le climat , l'esthétique , le style de vie de cet organisme vivant.

Peter Ackroyd, dont « London : The Biography »  je viens de commencer à lire, s'attarde sur deux cataclysmes qui ont transformé Londres : le Grand Incendie de Londres et les bombardements pendant la Seconde Guerre mondiale .

Le Grand Incendie de Londres était une conflagration majeure qui a balayé les parties centrales de la City de Londres , du dimanche 2 septembre au mercredi 5 septembre 1666. Le feu avait pris dans une boulangerie de Pudding Lane, mais parce que le maire de la ville a été lent à prendre des mesures , pendant quelques jours le vent propulsait la flamme partout. Elle a consommé 13.200 maisons , 87 églises, la cathédrale Saint- Paul et la plupart des bâtiments des autorités de la ville . Même si le plus aristocratique Westminster est resté intact, les quartiers détruits, le City, était le vrai Londres , la ville de commerçants et artisans . Dans le chaos et l'agitation après l'incendie , le roi Charles II craignait une rébellion a Londres (ce qui arrivait souvent dans l’histoire de la capitale anglaise), donc il a encouragé les sans-abri à s'éloigner de Londres et de s'installer ailleurs . En même temps , une grande partie de l'ancien schème des rues a été recréé dans la nouvelle ville , avec des améliorations en matière de sécurité, d'hygiène et d'incendie : les rues étaient plus larges , des quais étaient ouverts et accessibles sur toute la longueur de la Tamise , et , le plus important, les bâtiments étaient désormais construits en brique et pierre , pas en bois . Les nouveaux bâtiments publics ont été créés sur les sites de leurs prédécesseurs , le plus célèbre entre eux est la cathédrale Saint- Paul et ses petits cousins , 50 nouvelles églises créées par l’architecte Christopher Wren .

Ainsi, le Grand Incendie de Londres a entraîné une perte d'une grande partie de la population traditionnelle et une structure entièrement rénovée. Dès maintenant, le City est une ville différente, beaucoup plus ressemblant à ce que nous connaissons aujourd’hui. 

Nous savons ce que Londres ressemble maintenant , mais j'ai été très amusée de voir ce modèle 3D de Londres avant le Grand Incendie . Je vous invite à jeter un coup d’œil et imaginer Londres en 17e cycle. 


Venise : la ville de défi




Cette ville est un défi à la notion même de « urbain » et « moderne » . Pas une seule voiture ne traverse les rues de cette ville , pas un seul autobus. Pas de routes , pas de centres commerciaux. En fait, même pas de parcs.

La ville la plus antiurbaine du monde , la ville la plus antimoderne du monde, c'est ça, Venise. Une ville où les flux de touristes ne diminuent jamais, l’hiver comme l’été, pour les aventures médiévales , les rues étroites , les gondoles sur les canaux, cette ville était autrefois le centre de progrès et de modernité dans les arts , la culture , le commerce ou la politique. Durant cette période, le 13 - 17es siècles, la gloire de Venise était si énorme qu'elle semble à avoir laissé une trace indélébile pour toujours. Cette république a montré au monde comment élire les autorités , comment faire des affaires, comment créer la beauté et comment faire votre ville prospérer. Un défi à l'obscurité du Moyen Âge , cette ville est un défi à la nature elle-même , parce qu’une ville ne peut pas exister sur l’eau. Aujourd'hui, Venise est un défi à 21e siècle, à notre pragmatisme , notre minimalisme, notre high-tech et notre hâte permanente.


A Venise, oubliez le plan de ville. Cette ville est destinée à se perdre. Perdez-vous dans les petites rues et ruelles , traversez les nombreux ponts , trouvez vos voies bloquées par un canal qui ne peut être franchi ou par des « campos » qui étaient autrefois des bassins d'eau , maintenant pavée. En fait, vous ne pouvez pas vous perdre à Venise, parce que vous allez toujours voir les flèches sur les murs, montrant les directions, soit pour le pont du Rialto et la cathédrale San Marco, soit le sens contraire, la gare St -Lucie et le terminus Roma Piazzale.


Au lieu d’acheter le plan de ville, faites une recherche profonde sur l’histoire et les attractions . Les églises de cette ville gardent les chefs-d'œuvres de Titien et Bellini, chaque palazzo donnant sur le Grand Canal est orné et spectaculaire, chaque petite île a une histoire à raconter : l'île de Murano raconte la verrerie , l'île de Burano parle de l'art de dentelle, et l'île de San Lazzaro me tient a cœur. Cette île occupée par un monastère arménien est siège de la congrégation des Pères mekhitaristes et un des centres culturels arméniens le plus importants en Europe.

Venise, avec ses rues médiévales , les gondoles et pallazzos , est néanmoins le centre d'art contemporain pour le monde entier , elle accueille les plus célèbres festivals et les événements culturels. Aussi cette ville abrite plus de 270 000 Vénitiens . Qui vivent dans cette ville antiurbaine, qui travaillent ici, élèvent les enfants, qui appellent leurs sandwichs « «tramezzinis » , qui enterrent leurs morts sur l'île de San Michele et qui célèbrent la vie par les carnavals annuels. Ils regardent les touristes ironiquement, car les touristes vont et viennent, tandis que la Sérénissime y reste pour toujours.



Pendant une de mes promenades à Venise, j'ai aperçu un visage familier . Judi Dench, la vedette de cinéma, elle marchait sur un petit rio vénitien, tout comme moi. Mais vous savez quoi? Je n'ai pas été vraiment impressionnée par son apparition. Ayant vu Titien et Bellini, je n'étais même pas surprise. Après tout, elle n'est qu'une contemporaine pour moi, alors que Titien est beaucoup plus que cela.

Les photographes dans ce billet sont toutes prises par moi lors de mon voyage à Venise en 2011. Elles sont prises avec mon téléphone portable et sont extrêmement non-professionnelles. Heureusement, le Musée des Beaux- Arts de Montréal a beaucoup plus à démontrer. Le Musée présente en grande première et en exclusivité canadienne l’exposition Splendore a Venezia : art et musique de laRenaissance au Baroque à Venise. Moi, je vais la visiter le samedi prochain, et vous?